La pyrale du maïs – Un danger pour la culture de maïs

La pyrale du maïs est le ravageur le plus important de la culture du maïs en Europe. Si une lutte adaptée n’est pas mise en place, la perte de rendement due à cet insecte prédateur peut aller jusqu’à 3 T / ha.

Propagation :

Cet insecte nuisible a été importé au début du 20ème siècle. Aujourd’hui il est présent dans toutes les zones importantes de production de maïs. On le trouve dans tout le sud de l’Allemagne, il se propage rapidement et a été trouvé dans la région de Cologne et dans la zone de production de Basse-Saxe. À l’est, il est responsable de gros dégâts dans les régions de Thuringe, de Saxe-Anhalt, de Saxe et une partie de Brandenburg. Une première pyrale a même été attrapée en 2006 proche de la mer du nord.

Dans les pays voisins comme la Pologne, la République tchèque, la Hongrie et l’Autriche des dégâts dus à la pyrale ont été également observés. En Suisse, en Italie et en France la pyrale a deux générations dans certaines régions.

Les pyrales sont polyphages et peuvent se développer également sur d’autres cultures que le maïs, comme les cultures de poivrons, de tomates, ortie, ect. Leur capacité à s’adapter aux différentes cultures et aux différentes conditions climatiques leur permettent de se propager rapidement, même dans les régions inhospitalières.

L’insecte nuisible :

Les larves survivent aux conditions hivernales dans les restes de tiges de maïs. En fonction des conditions climatiques la nymphose débute à partir de mi-mai et à partir de début juin volent les premières pyrales. Les pyrales mâles volent en premier, les femelles arrivent 3 à 5 jours après. Cette pyrale, qui est active la nuit, se cache le jour dans les cultures de maïs ou dans les cultures voisines. Au crépuscule, elles redeviennent actives et les femelles pondent des groupements d’œufs allant jusqu’à 40 œufs par groupement sur la face inférieure des feuilles de maïs. Les larves qui éclosent, dévorent en premier les fleurs et les feuilles en haut de la plante puis se déplacent vers le bas de la plante et creusent un trou dans la tige.

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En Allemagne ne vole qu’une génération de pyrale (cependant en 2003 et 2006 une deuxième génération a été observée dans certaines régions). Dans le sud de l’Europe volent en général deux générations.

Les pyrales adultes ont une envergure d’environ 20 – 30 mm. La couleur et les motifs des ailes peuvent varier légèrement.

Les pyrales femelles :

Avec une envergure d’environ 25-30 mm, elles sont plus grandes que les mâles. Les ailes supérieures peuvent aller du jaune pâle au jaune ocre et sont marquées par trois bandes transversales en zigzag. Les ailes inférieures sont de couleur brun gris avec deux bandes foncées transversales et une bordure plus claire. Les mâles et les femelles peuvent être différenciés grâce à la taille de leur abdomen qui est plus important chez la femelle.

Les pyrales mâles :

Les ailes supérieures sont ocres foncées et sont marquées par des bandes jaunes transversales en zigzag. La tâche de couleur claire au milieu de l’aile est typique. Les ailes inférieures sont de couleur gris brun avec des bordures claires.

La durée de vie est très dépendante des conditions climatiques. Une pyrale adulte vit en moyenne 4 à 10 jours. Une humidité de l’air élevée a une influence positive sur la durée de vie. Les femelles vivent en moyenne plus longtemps que les mâles. La répartition mâle:femelle est de 50:50.

Un temps sec et chaud entraîne en général un vol court mais important de pyrales du maïs. Si l’été est humide et plus frais, le vol va s’étendre sur une plus longue durée. Les pyrales adultes sont actives la nuit lorsque les températures dépassent les 11°C, les températures idéales sont 18-20°C. Elles utilisent le vent pour se déplacer sur des trajets pouvant aller jusqu’à 20 km.

Les conditions climatiques pendant la ponte des œufs sont décisives pour le niveau d’infestation. Une femelle peut pondre jusqu’à 300-400 œufs lorsque les conditions sont optimales. Elle vole le long des rangs et va déposer ses œufs en priorité sur les plantes en bonne santé.

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Une grosse partie des larves qui éclosent ne vont pas dépasser le premier stade larvaire et vont mourir. Si les conditions climatiques pendant cette période sont optimales, le nombre de larves survivant ce premier stade larvaire va fortement augmenter.

La lutte mécanique indirecte :

La lutte contre les pyrales du maïs est une des mesures les plus importantes pour garantir une bonne récolte. En plus de la lutte directe, il est possible de lutter indirectement grâce à des mesures comme le broyage des résidus de récolte puis de labourer le champ, cela réduit fortement le nombre de larves survivant à l’hiver. L’objectif est qu’il ne reste plus de résidus à la surface du sol, dans lesquels les larves pourraient survivre à l’hiver.

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Un des effets secondaires du broyage des résidus et du labour est une amélioration de l’hygiène du sol, entre autre la réduction du risque d’infestation de la culture qui suit, par exemple blé ou maïs, par des champignons ou virus.

Dans les champs où le labour n’est pas possible, il est important de broyer le mieux possible les résidus des cultures pour accélérer la décomposition. Un apport en engrais contenant du calcaire de magnésium carbonaté ainsi que de l’azote intensifie également le processus de décomposition. Un apport supplémentaire en cyanamide calcique au printemps encourage la décomposition et a un effet insecticide sur les insectes nuisibles.

Il est important de réaliser ce travail du sol sur une grande surface, l’idéal est de le réaliser sur l’ensemble de la région car les surfaces non travaillées sont des sources d’infestation pour les champs autour l’année qui suit.

Un exemple de développement de la population de pyrales du maïs :

Hypothèse :

  • 1 femelle pond 30 groupements d’œufs et par groupement d’œufs vont se développer 5 larves
  • 1 x 30 x 5 = 150 (= 75 femelles)
  • La population se multiplie avec un facteur 75 !

Pour maintenir la population au même niveau, 74 des 75 femelles doivent mourir, cela équivaut à une réduction de 98,7% de la population !